SYMBOLISME DU LOUP
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SYMBOLISME DU LOUP
LE LOUP.
Introduction
Ironie du sort ! Le loup a disparu de nos forêts sans comprendre que nous, ses meurtriers, l'avions depuis longtemps déjà élevé au rang de symbole, et que cette fonction symbolisante allait longtemps lui survivre. D'une certaine façon donc, il est mort immortel...
Nous pourrions définir le symbole comme un terme saisissable, dont l'insaisissable est l'autre terme. Puis compléter cette approche synthétique par quelques remarques.
Pour que l'évidence du rapprochement saisissable/insaisissable soit immédiatement perçue, elle doit d'abord ressortir d'un code culturel assez évocateur pour permettre de capter l'analogie, sinon la démarche symbolisante opère dans le vide.
L'objet (ici, le loup) devenu vecteur symbolique se trouve chargé des valeurs conceptuelles de ses signifiants, qui sont souvent mythiques, mystiques ou magiques, et des pouvoirs que cela implique.
La production et l'utilisation de symboles remonte à la maîtrise de l'abstraction par l'homme, et à sa perception du sacré : la fonction médiatrice du symbole fut dès l'origine des plus importantes.
Et si la condition humaine a mille fois changé de visage au fil des siècles, le besoin de symboliser demeure; le symbole transcende l'histoire, car il répond aux attentes de notre psychisme profond : établir un dialogue entre conscient/visible et inconscient/invisible pour trouver (ou favoriser) nos équilibres mentaux et sociaux. C'est pourquoi aujourd'hui encore et dans tous les domaines nous vivons dans un monde de symboles, et un monde de symboles viten nous.
Précisons enfin que les diverses interprétations du symbole loup que nous allons envisager relèvent de nos civilisations indoeuropéennes, sans prétendre à l'exhaustivité. L'éventail pourrait s'élargir à bien d'autres cultures; laissons?les pour cette fois à la curiosité des lecteurs...
Introduction
Ironie du sort ! Le loup a disparu de nos forêts sans comprendre que nous, ses meurtriers, l'avions depuis longtemps déjà élevé au rang de symbole, et que cette fonction symbolisante allait longtemps lui survivre. D'une certaine façon donc, il est mort immortel...
Nous pourrions définir le symbole comme un terme saisissable, dont l'insaisissable est l'autre terme. Puis compléter cette approche synthétique par quelques remarques.
Pour que l'évidence du rapprochement saisissable/insaisissable soit immédiatement perçue, elle doit d'abord ressortir d'un code culturel assez évocateur pour permettre de capter l'analogie, sinon la démarche symbolisante opère dans le vide.
L'objet (ici, le loup) devenu vecteur symbolique se trouve chargé des valeurs conceptuelles de ses signifiants, qui sont souvent mythiques, mystiques ou magiques, et des pouvoirs que cela implique.
La production et l'utilisation de symboles remonte à la maîtrise de l'abstraction par l'homme, et à sa perception du sacré : la fonction médiatrice du symbole fut dès l'origine des plus importantes.
Et si la condition humaine a mille fois changé de visage au fil des siècles, le besoin de symboliser demeure; le symbole transcende l'histoire, car il répond aux attentes de notre psychisme profond : établir un dialogue entre conscient/visible et inconscient/invisible pour trouver (ou favoriser) nos équilibres mentaux et sociaux. C'est pourquoi aujourd'hui encore et dans tous les domaines nous vivons dans un monde de symboles, et un monde de symboles viten nous.
Précisons enfin que les diverses interprétations du symbole loup que nous allons envisager relèvent de nos civilisations indoeuropéennes, sans prétendre à l'exhaustivité. L'éventail pourrait s'élargir à bien d'autres cultures; laissons?les pour cette fois à la curiosité des lecteurs...
Re: SYMBOLISME DU LOUP
LE LOUP SOLAIRE
Le loup perce la nuit de ses yeux fauves; il conserve dans l'obscurité toute l'acuité de sa vision : voilà qui n'a certes pas manqué d'exalter l'imagination fertile de l'homme, qui en a fait un être animé d'une lumière intérieure, d'un rayonnement issu de l'astre solaire lui?même. En outre, la présence plus perceptible du loup en période hivernale conduisit à associer l'animal au solstice d'hiver, début de la phase ascendante du soleil.
Nos anciennes mythologies, du Nord scandinave à la Méditerranée, ont fréquemment relié le loup au soleil, et aux divinités héroïques qui l'incarnaient comme Apollon ou Bélénos.
Et si cette facette éclatante de la personnalité du loup nous parvient un peu ternie, c'est que deux mille ans de christianisme l'ont souvent occultée au profit d'un loup exclusivement ténébreux et démoniaque.
Pourtant, loup sombre/infernal et loup lumière/céleste se complètent plutôt qu'ils ne s'excluent, en une stimulante dualité dont chaque terme avive la force de l'autre.
Le symbolisme solaire se révèle d'ailleurs aussi polyvalent que celui du loup, l'astre pouvant comme l'animal être considéré tant positivement que négativement, selon la variabilité du contexte.
Lié au soleil bénéfique, le loup sera symbole de force vitale, de fécondité (voir loup esprit agraire), d'intelligence, de connaissance (voir initiation), de royauté, d'immortalité en relation avec l'image universelle de la roue cyclique du temps (svastika) dont le soleil figure le centre.
Lié au soleil "néfaste" qui brûle et tarit, le loup sera destructeur, dévorant et apocalyptique. Ce soleil noir, aussi brillant que maléfique, fait spontanément songer au Malin, dont on a si souvent fait du loup le fidèle serviteur...
Le loup perce la nuit de ses yeux fauves; il conserve dans l'obscurité toute l'acuité de sa vision : voilà qui n'a certes pas manqué d'exalter l'imagination fertile de l'homme, qui en a fait un être animé d'une lumière intérieure, d'un rayonnement issu de l'astre solaire lui?même. En outre, la présence plus perceptible du loup en période hivernale conduisit à associer l'animal au solstice d'hiver, début de la phase ascendante du soleil.
Nos anciennes mythologies, du Nord scandinave à la Méditerranée, ont fréquemment relié le loup au soleil, et aux divinités héroïques qui l'incarnaient comme Apollon ou Bélénos.
Et si cette facette éclatante de la personnalité du loup nous parvient un peu ternie, c'est que deux mille ans de christianisme l'ont souvent occultée au profit d'un loup exclusivement ténébreux et démoniaque.
Pourtant, loup sombre/infernal et loup lumière/céleste se complètent plutôt qu'ils ne s'excluent, en une stimulante dualité dont chaque terme avive la force de l'autre.
Le symbolisme solaire se révèle d'ailleurs aussi polyvalent que celui du loup, l'astre pouvant comme l'animal être considéré tant positivement que négativement, selon la variabilité du contexte.
Lié au soleil bénéfique, le loup sera symbole de force vitale, de fécondité (voir loup esprit agraire), d'intelligence, de connaissance (voir initiation), de royauté, d'immortalité en relation avec l'image universelle de la roue cyclique du temps (svastika) dont le soleil figure le centre.
Lié au soleil "néfaste" qui brûle et tarit, le loup sera destructeur, dévorant et apocalyptique. Ce soleil noir, aussi brillant que maléfique, fait spontanément songer au Malin, dont on a si souvent fait du loup le fidèle serviteur...
Re: SYMBOLISME DU LOUP
Le loup "esprit agraire"
On attribua souvent au loup des pouvoirs fécondateurs sur la végétation. Cela ne lui conférait pas à proprement parler le statut de divinité, mais plutôt un rôle d'esprit, de génie agraire, en corrélation avec son symbolisme solaire et sexuel.
Les croyances au loup agissant sur les cycles végétaux sont attestées en de nombreux endroits et sous divers aspects, mêlant quelquefois anciens rites agraires et références chrétiennes.
A Jumièges par exemple (environs de Rouen), la Confrérie Saint?Jean élit chaque 23 juin son Grand Maître qui, une fois désigné d'après un rituel scrupuleusement suivi, prend le titre de Loup Vert.
II reçoit d'ailleurs une large houppelande et un bonnet pointu d'une belle couleur feuillage.
Avant son intronisation, le futur Loup Vert subit d'abord un simulacre de mise à mort sur le bûcher, avant de reparaître à minuit pour donner le coup d'envoi de ripailles et de chants bachiques. Le déroulement de cette cérémonie met indubitablement en scène la mort annuelle de la végétation, passage indispensable vers sa renaissance et l'abondance des moissons futures.
Cette pratique en rappelle d'autres communes à toute l'Europe, où le loup intervient également en tant que génie du monde agricole. L'esprit de la végétation peut s'incarner symboliquement dans un être humain ou dans toutes sortes d'animaux; le loup est assez fréquent.
II vit à l'intérieur même des plantes et y demeure tant que, sur tel ou tel champ, il en reste à récolter.
En coupant la dernière gerbe, on tue le loup, on met à mort l'esprit qui s'enfuit pour revenir habiter les récoltes l'année suivante.
L'habitude existe aussi de confectionner avec épis de la dernière gerbe une figurine de l'animal, qui passera l'hiver à la ferme jusqu'au retour du printemps.
Outre son aspect sacré, illustrant cycle de la végétation à travers la mise à m de la divinité qui l'habite, ce rituel remplit si une importante fonction sociale.
II pose acte terminal : dissoudre le groupe social provisoire formé par les moissonneurs tout I temps qu'ont duré leurs travaux.
II s'agit d'un retour en arrière, annulant symboliquement les liens noués durant cette période entre des compagnons de travail.
On attribua souvent au loup des pouvoirs fécondateurs sur la végétation. Cela ne lui conférait pas à proprement parler le statut de divinité, mais plutôt un rôle d'esprit, de génie agraire, en corrélation avec son symbolisme solaire et sexuel.
Les croyances au loup agissant sur les cycles végétaux sont attestées en de nombreux endroits et sous divers aspects, mêlant quelquefois anciens rites agraires et références chrétiennes.
A Jumièges par exemple (environs de Rouen), la Confrérie Saint?Jean élit chaque 23 juin son Grand Maître qui, une fois désigné d'après un rituel scrupuleusement suivi, prend le titre de Loup Vert.
II reçoit d'ailleurs une large houppelande et un bonnet pointu d'une belle couleur feuillage.
Avant son intronisation, le futur Loup Vert subit d'abord un simulacre de mise à mort sur le bûcher, avant de reparaître à minuit pour donner le coup d'envoi de ripailles et de chants bachiques. Le déroulement de cette cérémonie met indubitablement en scène la mort annuelle de la végétation, passage indispensable vers sa renaissance et l'abondance des moissons futures.
Cette pratique en rappelle d'autres communes à toute l'Europe, où le loup intervient également en tant que génie du monde agricole. L'esprit de la végétation peut s'incarner symboliquement dans un être humain ou dans toutes sortes d'animaux; le loup est assez fréquent.
II vit à l'intérieur même des plantes et y demeure tant que, sur tel ou tel champ, il en reste à récolter.
En coupant la dernière gerbe, on tue le loup, on met à mort l'esprit qui s'enfuit pour revenir habiter les récoltes l'année suivante.
L'habitude existe aussi de confectionner avec épis de la dernière gerbe une figurine de l'animal, qui passera l'hiver à la ferme jusqu'au retour du printemps.
Outre son aspect sacré, illustrant cycle de la végétation à travers la mise à m de la divinité qui l'habite, ce rituel remplit si une importante fonction sociale.
II pose acte terminal : dissoudre le groupe social provisoire formé par les moissonneurs tout I temps qu'ont duré leurs travaux.
II s'agit d'un retour en arrière, annulant symboliquement les liens noués durant cette période entre des compagnons de travail.
Isa_vhada- 5 étoiles
- Nombre de messages : 498
Date d'inscription : 25/10/2008
Re: SYMBOLISME DU LOUP
Le loup "sauvagerie"
II symbolise tout à la fois l'animalité primitive repoussée aux confins du monde civilisé et nos propres pulsions barbares refoulées da l'inconscient. Selon la mythologie, ce versa hirsute de notre âme policée exulte particulièrement en hiver, période à loups par excellent
Entre Noël et Epiphanie, les Douze Nuits l'Io' Douze Jours) représentent une période critique le soleil tarde à triompher dans la lutte hasardeuse qui l'oppose aux ténèbres; sa roue ne tourne plus et le temps s'immobilise, su pendant avec lui toutes les lois humaines
sauvagerie peut alors à nouveau reprendre s6 i droits spoliés parla civilisation, et faire déferle'' sur celle-ci d'inquiétantes créatures.
les doigts griffus, les crocs saillants et l'horrible souffrance épouvantent les passants rencontrés lors de leurs errances nocturnes.
le mythe du loup?garou s'apparente à celui de la Horde Sauvage, troupe déchaînée d'hommes?bêtes (hommes?loups, hommes?boucs, Centaures) déboutant sur villes et villages pour enlever/violer les femmes et tuer/mutiler les époux.
Romulus, fils de la Louve et père de Rome, ne fit rien d'autre en enlevant les Sabines : pour donner aux Romains les épouses?donc la descendance?que les Sabins leur refusaient, il transgressa les lois humaines en vertu d'une Loi supérieure et pré?existante, celle du partage sexuel vitale à la survie de toute espèce vivante. Le rapt des Sabines et leur viol par des hommes?loups étaient à Rome commémorés chaque hiver lors des fêtes Lupercales instaurées en (honneur du dieu Faunus (l'équivalent du Pan grec)
des bandes d'hommes furieux, vêtus de peaux de boucs ou de loups, les Luperques, sillonnaient la Ville en s'y livrant aux plus licencieuses violences. Ils renouaient ainsi provisoirement avec une ère antérieure à la civilisation, jusqu'à ce que le groupe social outragé réagisse à son tour et s'unisse pour les traquer hors les murs.
Le pape interdisit définitivement les Lupercales au Ve siècle, mais le mythe (universel) de la transformation d'hommes en bêtes, notamment en loups, subsista sous diverses variantes.
La Horde Sauvage traversa donc les âges. Un de ses plus terribles avatars modernes nous parvint par le biais du nazisme. Quand nous associons nazis et loups, nous obéissons en fait à une volonté délibérée des nazis eux?mêmes.
Pour éviter les références judéo?chrétiennes, le Reich et ses mystiques ont abondement puisé aux mythologies germaniques, au sein desquelles loups, loups?garous et autres hommes?bêtes occupent une place de choix. En Bavière par exemple, région?berceau du Parti par excellence, les croyances en la Horde Sauvage ont toujours été vivaces).
Les photos et documents filmés de l'époque hitlérienne nous montrent des loups stylisés ornant quantité d'oriflammes et de tambours, mais plus intéressant encore est d'apprendre qu'un commando chargé, à la fin de la guerre, de dépister et massacrer les traîtres au Führer prit pour nom Werwolf Oberbayern : le Loup?garou de Haute?Bavière, revivifiant ainsi le mythe de la plus horrible façon.
Au plan symbolique, cette sauvagerie destructrice était d'ailleurs prévisible de la part d'un régime ayant choisi pour emblème la croix gammée destrogyre, car si le svastika originel (sinistrogyre) figure la rotation terrestre, l'ordre cosmique, le temps cyclique et rassurant, son contraire détourné aux sens propre et figuré implique obligatoirement le renversement de toutes les lois, l'instauration d'une ère nouvelle synonyme de domination d'un tyran sur l' Univers.
Heureusement les exactions de la Horde Sauvage mythique (quel que soit le visage qu'elle prenne) restent en général cantonnées à une violence fortement ritualisée. Elles s'insèrent dans un processus instauré pour renforcer la cohésion sociale : c'est la pratique symbolique universelle du transfert du mal sur un bouc?émissaire. Le loup a souvent joué le rôle du proscrit que l'on charge de tous les péchés du monde.
II est d'ailleurs révélateur de constater qu'en anglo?saxon ancien un même mot désigne proscrit et loup .
Toute société constitue un petit univers édifié sur le partage de certaines normes et lois communes, ressenties comme la civilisation. Or le mal existe de manière intrinsèque; il met en exergue les imperfections de ce bel édifice et menace de l'altérer.
Les racines de ce mal sont à la fois naturelles, humaines et divines, il faut l'exorciser avant qu'il ne mène à la totale déliquescence.
L'irruption d'un autre (étranger, loup,...) en fournit l'occasion car elle produit un élan protectionniste, un besoin de défense du groupe qui renforce sa cohésion. Porteur d'un principe mauvais, l'intrus est expulsé, tué symboliquement ou réellement afin que revienne le consensus.
Dans nos campagnes où, surtout l'hiver, de petites communautés vivaient quelquefois en autarcie, le rôle de l'indésirable fut souvent joué par le loup, bouc?émissaire idéal rendu responsable, pêle-mêle, de la rage, de disparitions d'enfants, d'attaques contre le bétail et les hommes isolés, ou d'autres calamités encore, le plus souvent imaginaires.
Source
Catalogue de l'exposition Quand on parle du loup, DELVAUX, Françoise, et MOSSOU, Maggy, Province de Liège - Musée de la vie Wallonne, 1999.
II symbolise tout à la fois l'animalité primitive repoussée aux confins du monde civilisé et nos propres pulsions barbares refoulées da l'inconscient. Selon la mythologie, ce versa hirsute de notre âme policée exulte particulièrement en hiver, période à loups par excellent
Entre Noël et Epiphanie, les Douze Nuits l'Io' Douze Jours) représentent une période critique le soleil tarde à triompher dans la lutte hasardeuse qui l'oppose aux ténèbres; sa roue ne tourne plus et le temps s'immobilise, su pendant avec lui toutes les lois humaines
sauvagerie peut alors à nouveau reprendre s6 i droits spoliés parla civilisation, et faire déferle'' sur celle-ci d'inquiétantes créatures.
les doigts griffus, les crocs saillants et l'horrible souffrance épouvantent les passants rencontrés lors de leurs errances nocturnes.
le mythe du loup?garou s'apparente à celui de la Horde Sauvage, troupe déchaînée d'hommes?bêtes (hommes?loups, hommes?boucs, Centaures) déboutant sur villes et villages pour enlever/violer les femmes et tuer/mutiler les époux.
Romulus, fils de la Louve et père de Rome, ne fit rien d'autre en enlevant les Sabines : pour donner aux Romains les épouses?donc la descendance?que les Sabins leur refusaient, il transgressa les lois humaines en vertu d'une Loi supérieure et pré?existante, celle du partage sexuel vitale à la survie de toute espèce vivante. Le rapt des Sabines et leur viol par des hommes?loups étaient à Rome commémorés chaque hiver lors des fêtes Lupercales instaurées en (honneur du dieu Faunus (l'équivalent du Pan grec)
des bandes d'hommes furieux, vêtus de peaux de boucs ou de loups, les Luperques, sillonnaient la Ville en s'y livrant aux plus licencieuses violences. Ils renouaient ainsi provisoirement avec une ère antérieure à la civilisation, jusqu'à ce que le groupe social outragé réagisse à son tour et s'unisse pour les traquer hors les murs.
Le pape interdisit définitivement les Lupercales au Ve siècle, mais le mythe (universel) de la transformation d'hommes en bêtes, notamment en loups, subsista sous diverses variantes.
La Horde Sauvage traversa donc les âges. Un de ses plus terribles avatars modernes nous parvint par le biais du nazisme. Quand nous associons nazis et loups, nous obéissons en fait à une volonté délibérée des nazis eux?mêmes.
Pour éviter les références judéo?chrétiennes, le Reich et ses mystiques ont abondement puisé aux mythologies germaniques, au sein desquelles loups, loups?garous et autres hommes?bêtes occupent une place de choix. En Bavière par exemple, région?berceau du Parti par excellence, les croyances en la Horde Sauvage ont toujours été vivaces).
Les photos et documents filmés de l'époque hitlérienne nous montrent des loups stylisés ornant quantité d'oriflammes et de tambours, mais plus intéressant encore est d'apprendre qu'un commando chargé, à la fin de la guerre, de dépister et massacrer les traîtres au Führer prit pour nom Werwolf Oberbayern : le Loup?garou de Haute?Bavière, revivifiant ainsi le mythe de la plus horrible façon.
Au plan symbolique, cette sauvagerie destructrice était d'ailleurs prévisible de la part d'un régime ayant choisi pour emblème la croix gammée destrogyre, car si le svastika originel (sinistrogyre) figure la rotation terrestre, l'ordre cosmique, le temps cyclique et rassurant, son contraire détourné aux sens propre et figuré implique obligatoirement le renversement de toutes les lois, l'instauration d'une ère nouvelle synonyme de domination d'un tyran sur l' Univers.
Heureusement les exactions de la Horde Sauvage mythique (quel que soit le visage qu'elle prenne) restent en général cantonnées à une violence fortement ritualisée. Elles s'insèrent dans un processus instauré pour renforcer la cohésion sociale : c'est la pratique symbolique universelle du transfert du mal sur un bouc?émissaire. Le loup a souvent joué le rôle du proscrit que l'on charge de tous les péchés du monde.
II est d'ailleurs révélateur de constater qu'en anglo?saxon ancien un même mot désigne proscrit et loup .
Toute société constitue un petit univers édifié sur le partage de certaines normes et lois communes, ressenties comme la civilisation. Or le mal existe de manière intrinsèque; il met en exergue les imperfections de ce bel édifice et menace de l'altérer.
Les racines de ce mal sont à la fois naturelles, humaines et divines, il faut l'exorciser avant qu'il ne mène à la totale déliquescence.
L'irruption d'un autre (étranger, loup,...) en fournit l'occasion car elle produit un élan protectionniste, un besoin de défense du groupe qui renforce sa cohésion. Porteur d'un principe mauvais, l'intrus est expulsé, tué symboliquement ou réellement afin que revienne le consensus.
Dans nos campagnes où, surtout l'hiver, de petites communautés vivaient quelquefois en autarcie, le rôle de l'indésirable fut souvent joué par le loup, bouc?émissaire idéal rendu responsable, pêle-mêle, de la rage, de disparitions d'enfants, d'attaques contre le bétail et les hommes isolés, ou d'autres calamités encore, le plus souvent imaginaires.
Source
Catalogue de l'exposition Quand on parle du loup, DELVAUX, Françoise, et MOSSOU, Maggy, Province de Liège - Musée de la vie Wallonne, 1999.
Isa_vhada- 5 étoiles
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Date d'inscription : 25/10/2008
Re: SYMBOLISME DU LOUP
Le loup "initiation"
5.1. L'initiation à la connaissance
Symboliquement, la fonction initiatrice du loup tient principalement dans le caractère dévorant de sa gueule impressionnante.
Se faire avaler par le loup, puis séjourner dans son ventre sombre rappelle la gestation, la retraite du futur initié dans un lieu isolé du quotidien (caverne, chambre fermée, sac, Enfers...) pour y subir une mort provisoire, étape indispensable à sa re?naissance ultérieure.
La mythologie scandinave décrit le loup Fenrir comme un dévorateur d'astres; il engloutit chaque soir le soleil pour le rendre au matin, et cette inlassable chasse recommence à l'infini, condition sine qua non de l'alternance jour/nuit, vie/mort.
Etre délivré du ventre du loup signifie de ce fait renaître à la lumière, franchir un cap, évoluer, savoir.
Le séjour initiatique aboutit toujours à la transformation de la personnalité qui l'a subi .
La plupart des rites de passage de l'enfance à l'adolescence (comme la pratique catholique de retraite avant communion) nous en fournissent maints exemples. Quant au Chaperon Rouge du conte de Grimm, libérée par césarienne du ventre du loup, elle ressort toute resplendissante, a appris la leçon et ne se laissera plus abuser désormais
5.1. L'initiation à la connaissance
Symboliquement, la fonction initiatrice du loup tient principalement dans le caractère dévorant de sa gueule impressionnante.
Se faire avaler par le loup, puis séjourner dans son ventre sombre rappelle la gestation, la retraite du futur initié dans un lieu isolé du quotidien (caverne, chambre fermée, sac, Enfers...) pour y subir une mort provisoire, étape indispensable à sa re?naissance ultérieure.
La mythologie scandinave décrit le loup Fenrir comme un dévorateur d'astres; il engloutit chaque soir le soleil pour le rendre au matin, et cette inlassable chasse recommence à l'infini, condition sine qua non de l'alternance jour/nuit, vie/mort.
Etre délivré du ventre du loup signifie de ce fait renaître à la lumière, franchir un cap, évoluer, savoir.
Le séjour initiatique aboutit toujours à la transformation de la personnalité qui l'a subi .
La plupart des rites de passage de l'enfance à l'adolescence (comme la pratique catholique de retraite avant communion) nous en fournissent maints exemples. Quant au Chaperon Rouge du conte de Grimm, libérée par césarienne du ventre du loup, elle ressort toute resplendissante, a appris la leçon et ne se laissera plus abuser désormais
Isa_vhada- 5 étoiles
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Date d'inscription : 25/10/2008
Re: SYMBOLISME DU LOUP
Le loup "Maléfique"
Peu d'animaux pourraient disputer au loup le triste privilège d'inspirer tant de haine et d'épouvante, jusqu'à notre époque où la menace du Grand Méchant Loup terrorise encore des gamins nés dans le béton des villes.
Ceci illustre combien l'essence imaginaire et symbolique d'une peur persiste malgré l'absence de son support concret. Haine et peur du loup naquirent probablement d'un faisceau de causes multiples amalgamant mythologie, christianisme, réalité et fantasmes.
Etudier ces causes nous aide à mieux percevoir comment apparaît, dérive ou se perd une connotation symbolique particulière.
- L`homme a toujours viscéralement craint la nuit, qui escamote ses repères familiers. Les monstres et les mystères dont son imaginaire la peuple reflètent (et justifient) cette angoisse.
Le loup, prédateur essentiellement nocturne, est donc forcément investi de pouvoirs magiques liés aux ténèbres, ce territoire où l'humain, en position de faiblesse, devient à son tour proie potentielle.
Comme la nuit, le loup symbolise donc la mort, l'inconscient, le monde chthonien. Comme le noir (la plupart des images de loups sont noires), le loup s'apparente au chaos, au deuil sans espoir, au Mal.
- Qui dit loup dit hurlement; or ce cri à nul autre pareil a souvent glacé les sangs des hommes, qui ont cru y reconnaître des pleurs désespérés, des souffrances, l'agonie, les plaintes des âmes damnées en enfer...
Une croyance fort répandue veut aussi qu'en hurlant à la mort les loups annoncent l'imminence d'un décès, dès lors chacun redoute d'entendre l'appel d'une meute et rien n'est plus urgent que faire cesser les cris lugubres à coups de prières ou de fusils, avant que se réalise le funeste présage.
On retrouve ici encore l'idée de mort, augmentée du don divinatoire d'en prévoir le moment.
Connaître son heure fatale n'est?il pas un des pires fantasmes que l'esprit humain ait produit ? Désireux de maintenir par la force son monopole déjà gravement compromis par les guerres de religion, le catholicisme de l'Inquisition (milieu XVIe?milieu XVlle s.) diabolisa de nombreuses croyances héritées des très anciennes mythologies indo?européennes.
Loup et loup?garou, qui y occupaient une large place, subirent alors un glissement de leur contenu symbolique vers des contre?valeurs péjoratives : pour les médiévaux le loup?garou était encore un sur?doué, un être ayant reçu de l'Au?delà les dons de métamorphose et de dédoublement, en liaison étroite avec le cycle des Douze Jours du Solstice d'hiver.
Un siècle d'Inquisition va le transformer en démon, sorcier malfaisant, créature de Satan.
? Nos sociétés restèrent longtemps agropastorales.
Dans un fiel contexte socio?économique et culturel, l'importance et l'attention accordées aux troupeaux sont considérables.
Le berger, gardien d'un précieux capital, joue malgré son humble condition un rôle primordial tant dans la vie réelle que l'imaginaire collectif.
II a inspiré l'iconographie du Christ Bon Pasteur, entouré d'agneaux figurant le peuple chrétien, avec toute la symbolique de pureté et de protection des innocents que cette référence implique. Et quelle est donc la hantise du berger et du troupeau ?
Le loup, qui devient de ce fait l'ennemi de Jésus et de son peuple, c'est à dire Satan lui?même, toujours à l'affût d'une âme tendre à croquer.
Nombre d'images pieuses montrent d'ailleurs le Christ gardant sous sa protection des agneaux (ou des enfants) qu'un grand loup noir n'ose approcher, mais qu'il convoite à respectable distance.
Peu d'animaux pourraient disputer au loup le triste privilège d'inspirer tant de haine et d'épouvante, jusqu'à notre époque où la menace du Grand Méchant Loup terrorise encore des gamins nés dans le béton des villes.
Ceci illustre combien l'essence imaginaire et symbolique d'une peur persiste malgré l'absence de son support concret. Haine et peur du loup naquirent probablement d'un faisceau de causes multiples amalgamant mythologie, christianisme, réalité et fantasmes.
Etudier ces causes nous aide à mieux percevoir comment apparaît, dérive ou se perd une connotation symbolique particulière.
- L`homme a toujours viscéralement craint la nuit, qui escamote ses repères familiers. Les monstres et les mystères dont son imaginaire la peuple reflètent (et justifient) cette angoisse.
Le loup, prédateur essentiellement nocturne, est donc forcément investi de pouvoirs magiques liés aux ténèbres, ce territoire où l'humain, en position de faiblesse, devient à son tour proie potentielle.
Comme la nuit, le loup symbolise donc la mort, l'inconscient, le monde chthonien. Comme le noir (la plupart des images de loups sont noires), le loup s'apparente au chaos, au deuil sans espoir, au Mal.
- Qui dit loup dit hurlement; or ce cri à nul autre pareil a souvent glacé les sangs des hommes, qui ont cru y reconnaître des pleurs désespérés, des souffrances, l'agonie, les plaintes des âmes damnées en enfer...
Une croyance fort répandue veut aussi qu'en hurlant à la mort les loups annoncent l'imminence d'un décès, dès lors chacun redoute d'entendre l'appel d'une meute et rien n'est plus urgent que faire cesser les cris lugubres à coups de prières ou de fusils, avant que se réalise le funeste présage.
On retrouve ici encore l'idée de mort, augmentée du don divinatoire d'en prévoir le moment.
Connaître son heure fatale n'est?il pas un des pires fantasmes que l'esprit humain ait produit ? Désireux de maintenir par la force son monopole déjà gravement compromis par les guerres de religion, le catholicisme de l'Inquisition (milieu XVIe?milieu XVlle s.) diabolisa de nombreuses croyances héritées des très anciennes mythologies indo?européennes.
Loup et loup?garou, qui y occupaient une large place, subirent alors un glissement de leur contenu symbolique vers des contre?valeurs péjoratives : pour les médiévaux le loup?garou était encore un sur?doué, un être ayant reçu de l'Au?delà les dons de métamorphose et de dédoublement, en liaison étroite avec le cycle des Douze Jours du Solstice d'hiver.
Un siècle d'Inquisition va le transformer en démon, sorcier malfaisant, créature de Satan.
? Nos sociétés restèrent longtemps agropastorales.
Dans un fiel contexte socio?économique et culturel, l'importance et l'attention accordées aux troupeaux sont considérables.
Le berger, gardien d'un précieux capital, joue malgré son humble condition un rôle primordial tant dans la vie réelle que l'imaginaire collectif.
II a inspiré l'iconographie du Christ Bon Pasteur, entouré d'agneaux figurant le peuple chrétien, avec toute la symbolique de pureté et de protection des innocents que cette référence implique. Et quelle est donc la hantise du berger et du troupeau ?
Le loup, qui devient de ce fait l'ennemi de Jésus et de son peuple, c'est à dire Satan lui?même, toujours à l'affût d'une âme tendre à croquer.
Nombre d'images pieuses montrent d'ailleurs le Christ gardant sous sa protection des agneaux (ou des enfants) qu'un grand loup noir n'ose approcher, mais qu'il convoite à respectable distance.
Isa_vhada- 5 étoiles
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Date d'inscription : 25/10/2008
Re: SYMBOLISME DU LOUP
La Louve
La palette de ses interprétations symboliques apparaît moins chatoyante que celle de son compère masculin.
Elle n'est guère héroïne de contes de fées ou de légendes, et on l'évoque moins pour sa férocité sanguinaire que pour son instinct maternel réputé exemplaire aux yeux de l'homme (défendre ses enfants comme une louve ou comme une tigresse).
Les récits abondent dans ce sens en nous présentant des bébés perdus ou abandonnés en forêt puis allaités et élevés par une louve avec ses propres petits.
Romulus et Rémus nous en fournissent le plus célèbre exemple, qui illustre à merveille l'idée de la louve symbole de fécondité, fondatrice, nourricière et profondément liée au monde terrestre régi par la Grande Mère Gaia.
La louve ne revêt pas comme le loup un caractère solaire d'astre dévorant : elle en est la complémentarité, car sa nature éminemment féminine la rapproche de la Lune, astre croissant et décroissant lié aux rythmes vivants, menstruels (la lune parcourt le Zodiaque en 28 jours), à l'inconscient (rêves), à la sensibilité, à l'inspiration, et à tout ce qui évoque la puissance créatrice de Gaïa.
La palette de ses interprétations symboliques apparaît moins chatoyante que celle de son compère masculin.
Elle n'est guère héroïne de contes de fées ou de légendes, et on l'évoque moins pour sa férocité sanguinaire que pour son instinct maternel réputé exemplaire aux yeux de l'homme (défendre ses enfants comme une louve ou comme une tigresse).
Les récits abondent dans ce sens en nous présentant des bébés perdus ou abandonnés en forêt puis allaités et élevés par une louve avec ses propres petits.
Romulus et Rémus nous en fournissent le plus célèbre exemple, qui illustre à merveille l'idée de la louve symbole de fécondité, fondatrice, nourricière et profondément liée au monde terrestre régi par la Grande Mère Gaia.
La louve ne revêt pas comme le loup un caractère solaire d'astre dévorant : elle en est la complémentarité, car sa nature éminemment féminine la rapproche de la Lune, astre croissant et décroissant lié aux rythmes vivants, menstruels (la lune parcourt le Zodiaque en 28 jours), à l'inconscient (rêves), à la sensibilité, à l'inspiration, et à tout ce qui évoque la puissance créatrice de Gaïa.
Isa_vhada- 5 étoiles
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Re: SYMBOLISME DU LOUP
Analyse
A la lecture des pages qui précèdent, on ne manque pas d'être surpris par la richesse et la complexité de la personnalité symbolique du loup, dont tous les aspects s'interpénètrent en se faisant mutuellement écho.
Une telle diversité de significations issues d'une même image de départ pourrait en désorienter certains, les laisser perplexes ou incrédules.
C'est que trois siècles de cartésianisme nous ont sans relâche formés à rationaliser les choses, à privilégier l'alternative d'exclusion (bon ou mauvais, obscur ou clair) au détriment de la nuance.
Mais appliquer cette froide logique au symbole, ne lui autoriser qu'une seule juste interprétation claire et définitive, serait se tromper de discipline : la symbolique n'est pas une science exacte aux données millimétrables.
Elle évolue dans un plan parallèle : celui des émotions, de l'inconscient collectif, du psychisme, de la fiction.
Le propre du symbole consiste à concentrer, dans une seule icône, des expressions multiples, divergentes, voire conflictuelles.
Ouvert et polyvalent, il laisse cohabiter les extrêmes sans manichéisme, dans un incessant dialogue entre l'unique et le pluriel.
Les interprétations possibles n'ont rien à gagner d'une hiérarchisation : toutes coexistent car toutes doivent leur création à un besoin précis.
Sociologie et psychanalyse ne suscitent plus les railleries de leurs débuts; on les respecte aujourd'hui comme des disciplines à part entière, des sciences humaines.
Leur champ d'investigation inclut largement les images que nous véhiculons consciemment ou non.
La symbolique se voit de ce fait (re)valorisée auprès des chercheurs comme du grand public; elle n'est plus seulement l'apanage de mystiques un brin farfelus.
A bien y réfléchir, la personnalité symbolique du loup ressemble fort à la psychologie complexe des humains qui l'ont créée : ne possédons?nous pas également plusieurs visages qui se révèlent ou se voilent au gré des circonstances?
Appelons?les Yin/Yang, féminin/masculin, ange/démon ou Dr Jekyll/Mr Hyde... qu'importe : ils vivent en nous en plus ou moins bonne harmonie.
Bref, le loup serait-il un homme pour l'homme, et tellement homme quelquefois qu'il en deviendrait effrayant ?
A la lecture des pages qui précèdent, on ne manque pas d'être surpris par la richesse et la complexité de la personnalité symbolique du loup, dont tous les aspects s'interpénètrent en se faisant mutuellement écho.
Une telle diversité de significations issues d'une même image de départ pourrait en désorienter certains, les laisser perplexes ou incrédules.
C'est que trois siècles de cartésianisme nous ont sans relâche formés à rationaliser les choses, à privilégier l'alternative d'exclusion (bon ou mauvais, obscur ou clair) au détriment de la nuance.
Mais appliquer cette froide logique au symbole, ne lui autoriser qu'une seule juste interprétation claire et définitive, serait se tromper de discipline : la symbolique n'est pas une science exacte aux données millimétrables.
Elle évolue dans un plan parallèle : celui des émotions, de l'inconscient collectif, du psychisme, de la fiction.
Le propre du symbole consiste à concentrer, dans une seule icône, des expressions multiples, divergentes, voire conflictuelles.
Ouvert et polyvalent, il laisse cohabiter les extrêmes sans manichéisme, dans un incessant dialogue entre l'unique et le pluriel.
Les interprétations possibles n'ont rien à gagner d'une hiérarchisation : toutes coexistent car toutes doivent leur création à un besoin précis.
Sociologie et psychanalyse ne suscitent plus les railleries de leurs débuts; on les respecte aujourd'hui comme des disciplines à part entière, des sciences humaines.
Leur champ d'investigation inclut largement les images que nous véhiculons consciemment ou non.
La symbolique se voit de ce fait (re)valorisée auprès des chercheurs comme du grand public; elle n'est plus seulement l'apanage de mystiques un brin farfelus.
A bien y réfléchir, la personnalité symbolique du loup ressemble fort à la psychologie complexe des humains qui l'ont créée : ne possédons?nous pas également plusieurs visages qui se révèlent ou se voilent au gré des circonstances?
Appelons?les Yin/Yang, féminin/masculin, ange/démon ou Dr Jekyll/Mr Hyde... qu'importe : ils vivent en nous en plus ou moins bonne harmonie.
Bref, le loup serait-il un homme pour l'homme, et tellement homme quelquefois qu'il en deviendrait effrayant ?
Isa_vhada- 5 étoiles
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Date d'inscription : 25/10/2008
Re: SYMBOLISME DU LOUP
Merci Isa, pour ses précisions intéressantes. Pour la petite anecdote, lorsque j'étais enfant, je devais avoir 7ans, mes parents m'avaient amené dans un parc zoologique, et justement il y avait des loups, mais derrière une clôture malgré ça je m'en suis approché au maximum, et ma petite main est passé a travers le grillage, malgré le guide qui criait et mes parents, c'était plus fort que moi, je le voyais à quelques mètres en retrait de la cloture, et j'avais l'impression que le loup m'appelait, j'aurai tellement voulu le toucher et lui parler, mais mes parents m'ont attraper, et le loup a filé. Je n'ai jamais compris ce qui c'était passé ce jour là, mais son regard reste gravé dans ma mémoire. Je suis certain que si j'avais pu encore resté quelques minutes, il serait venu vers moi, m'aurait sans doute renifler et j'aurai peut être pu le toucher. Et lié nos âmes. Mais ca ne s'est pas fait, bien qu'à l'époque je n'aurai pas perçu ça de cette manière. Ceci dit après j'ai plusieurs fois voulus travailler dans un parc zoologique mais à chaque fois on m'a refusé, peut être avait il peur que je lâche les animaux, sans doute avaient ils raison.
Pour ce qui est du loup solaire, je suis moi même né sous le signe du soleil, et qui plus est de totem loup aussi ;)
Pour ce qui est du loup solaire, je suis moi même né sous le signe du soleil, et qui plus est de totem loup aussi ;)
Judicion- 0 étoile
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Date d'inscription : 23/11/2009
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