L'OCCULTISME PRATIQUE
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:: HELENA BLAVATSKY :: Esotérisme
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L'OCCULTISME PRATIQUE
[color=indigo][b] L'OCCULTISME PRATIQUE
]
IMPORTANT POUR LES ÉTUDIANTS
Comme le prouvent quelques lettres de la Correspondance de ce mois, il existe beaucoup de personnes qui aspirent à des instructions pratiques en Occultisme. Il est donc devenu nécessaire de signaler une fois pour toutes :
a) La différence essentielle entre l'Occultisme théorique et l'Occultisme pratique, ou entre ce qui est généralement connu comme Théosophie, d'une part, et la Science Occulte, d'autre part, et
b) La nature des difficultés qu'implique l'étude de cette dernière.
Il est facile de devenir un théosophe. Toute personne de capacités intellectuelles moyennes, ayant une tendance pour les choses métaphysiques, menant une vie pure et désintéressée, qui trouve plus de joie à aider son voisin qu'à recevoir elle-même de l'aide, qui est toujours prête à sacrifier ses propres plaisirs pour le bien des autres, et qui aime la Vérité, la Bonté, la Sagesse pour elles-mêmes, et non pour le bienfait qu'elle pourrait en retirer — est un théosophe. Mais c'est tout autre chose de se mettre sur le Sentier qui conduit à la connaissance de ce qui est le bien dans l'action, et au juste discernement entre le bien et le mal ; un sentier qui conduit aussi l'homme à l'acquisition du pouvoir grâce auquel il peut faire le bien qu'il désire, souvent sans même avoir l'air de lever le petit doigt.
De plus, il y a un fait important dont l'étudiant devrait être bien averti, c'est la responsabilité énorme, presque illimitée, que l'instructeur assume pour l'élève. Depuis les Gurus de l'Orient qui enseignent ouvertement ou secrètement, jusqu'aux quelques cabalistes d'Occident qui entreprennent d'enseigner les rudiments de la Science Sacrée à leurs disciples — ces Hiérophantes occidentaux étant souvent ignorants eux-mêmes du danger qu'ils courent — tous ces « Instructeurs » sont soumis à la même loi inviolable. Dès qu'ils commencent réellement à enseigner, dès qu'ils confèrent à leur élève un pouvoir quelconque, qu'il soit psychique, mental ou physique, ils prennent sur eux tous les péchés de cet élève relatifs aux Sciences Occultes, qu'il s'agisse de péchés d'omission ou de commission, jusqu'au moment où l'initiation fait de l'élève un Maître responsable à son tour. Il existe une loi religieuse étrange et mystique, tenue en très grand respect, et observée encore dans l'Église Grecque, mais à demi oubliée dans l'Église Catholique Romaine, et absolument abolie dans l'Église Protestante. Elle date des premiers temps du christianisme et est basée sur la loi dont nous venons de parler, et dont elle était un symbole et une expression. Il s'agit du dogme de la sainteté absolue de la relation entre le parrain et la marraine d'un enfant (1). Ceux-ci prennent tacitement sur eux tous les péchés de l'enfant nouvellement baptisé, oint comme à l'initiation — un mystère vraiment ! — jusqu'au jour où l'enfant devient un être responsable, discernant le bien et le mal. Ceci explique clairement pourquoi les « Instructeurs » sont si réticents, et pourquoi les « chélas » doivent faire un stage probatoire de sept ans pour prouver leur capacité et développer les qualités nécessaires à la sécurité du Maître et de l'élève.
L'Occultisme n'est pas la magie. Il est comparativement aisé d'apprendre les tours de magie et les méthodes grâce auxquelles les forces subtiles, mais encore matérielles, de la nature physique peuvent être employées ; les pouvoirs de l'âme animale dans l'homme sont rapidement éveillés ; les forces que son amour, sa haine, sa colère peuvent faire naître, sont développées en peu de temps. Mais c'est là de la Magie noire, de la Sorcellerie. Car c'est le motif, et le motif seul, qui fait de l'exercice d'un pouvoir de la Magie noire et malfaisante, ou de la Magie blanche bienfaisante. Il est impossible d'employer des forces spirituelles, s'il subsiste la plus petite trace d'égoïsme dans l'opérateur. Car, à moins que l'intention soit tout à fait pure, le spirituel se transforme en psychique, agit sur le plan astral, et des résultats terribles peuvent en résulter. Les pouvoirs et les forces de la nature animale peuvent être employés par les égoïstes et les êtres portés à la vengeance, comme par les natures généreuses et magnanimes ; les pouvoirs et les forces de l'esprit ne s'acquièrent que par ceux qui sont de cœur parfaitement pur, et c'est la MAGIE DIVINE.
Quelles sont donc les conditions requises pour devenir un étudiant de la « Divina Sapientia » ? Car, qu'on le sache bien, aucune instruction de ce genre ne peut être donnée si ces conditions ne sont pas observées et rigoureusement suivies durant les années d'étude. C'est là une condition sine qua non. Personne ne peut nager à moins d'entrer dans l'eau profonde. Aucun oiseau ne peut voler si ses ailes n'ont pas grandi et s'il n'a pas l'espace devant lui, et le courage de se fier à l'air. Un homme qui veut manier une épée à double tranchant doit être devenu maître dans l'art des armes blanches, s'il veut éviter de se blesser lui-même — ou ce qui est pire — de blesser les autres, dès sa première tentative. Dans le but de donner une idée approximative des conditions dans lesquelles l'étude de la Sagesse Divine peut seule être entamée sans danger, c'est-à-dire sans risquer que la Magie Divine ne soit remplacée par la Magie Noire, nous extrayons une page des « règles privées » qui sont remises à tout instructeur oriental. Les quelques passages qui suivent sont choisis parmi beaucoup d'autres, et expliqués entre parenthèses.
l. L'endroit choisi pour recevoir l'instruction doit être propre à ne pas distraire l'esprit, et rempli d'objets ayant une « influence » (magnétique). Les cinq couleurs sacrées réunis en un cercle doivent s'y trouver, entre autres choses. L'endroit doit être exempt de toute influencée maligne en suspension dans l'air.
[L'endroit doit être réservé, et n'être employé pour aucun autre usage. Les « cinq couleurs sacrées » sont les couleurs du prisme arrangées d'une certaine façon, car celles-ci sont très magnétiques. Par « influences malignes », on veut dire tout trouble produit par des disputes, querelles, mauvais sentiments, etc..., car ceux-ci, dit-on, s'impriment immédiatement dans la lumière astrale, c'est-à-dire dans l'atmosphère locale et restent « en suspension dans l'air » . Cette première condition paraît assez facile à réaliser, cependant, en réfléchissant, on s'aperçoit que c'est une des plus difficiles à obtenir.]
2. Avant qu'il soit permis au disciple d'étudier « face à face » , il devra avoir acquis une connaissance préliminaire dans un groupe choisi d'autres upasaka (disciples) laïques, dont le nombre devra être impair.
[« Face à face » signifie ici une étude indépendante ou séparée des autres, lorsque le disciple reçoit son instruction face à face avec lui-même (son Soi Divin supérieur) ou avec son Guru. C'est alors seulement que chacun reçoit son dû en matière d'enseignement, selon l'usage qu'il a fait de sa connaissance. Ceci ne peut se produire que vers la fin du cycle d'instruction.]
3. Avant que tu (l'instructeur) ne puisses transmettre à ton lanou (disciple) les bonnes (saintes) paroles de LAMRIN, ou ne puisses lui permettre « de se préparer » pour Dubjed, tu veilleras à ce que son mental soit complètement purifié, et en paix avec tous, surtout avec ses autres Soi. Sans cela, les paroles de Sagesse et celles de la bonne Loi seront dispersées et emportées par le vent.
[« Lamrin » est un ouvrage d'instructions pratiques de Tson-Kha-pa, en deux parties, l'une pour l'usage ecclésiastique et exotérique, l'autre pour l'usage ésotérique. « Se préparer» pour Dubjed, consiste à apprêter les objets employés pour l'exercice de la clairvoyance, tels que les miroirs et cristaux. Les « autres Soi » constituent les compagnons d'études. À moins que l'harmonie la plus complète ne règne parmi les étudiants, aucun succès n'est possible. C'est l'instructeur qui sélectionne les étudiants selon leurs natures magnétiques et électriques, réunissant et ajustant très soigneusement les éléments positifs et négatifs.]
4. Pendant leurs études, les upasaka doivent prendre soin d'être unis comme les doigts de la main. Tu imprimeras dans leur mental l'idée que ce qui blesse l'un devrait blesser les autres, et si la joie de l'un ne trouve pas d'écho dans le coeur des autres, c'est que les conditions requises font défaut, et il est inutile de poursuivre.
[Ceci n'arrivera sans doute pas si le choix préliminaire a été fait d'accord avec les exigences magnétiques. Il est bien connu que des chélas qui, à tous les autres points de vue, donnaient beaucoup d'espoir, et étaient prêts à recevoir la vérité, durent attendre des années, par suite de leur caractère, et de l'impossibilité où ils se trouvaient de se mettre en accord avec leurs compagnons. Car]
5. Les compagnons-disciples doivent être accordés par le Guru comme les cordes d'un luth (ou vina), chacun différent des autres, mais émettant cependant des sons en harmonie avec tous. Collectivement, ils doivent être comme un clavier vibrant dans toutes ses parties, au moindre effleurement (le toucher du Maître). C'est ainsi que leur mental s'ouvrira aux harmonies de la Sagesse pour vibrer en tant que connaissance à travers chacun et tous, en produisant des effets agréables aux dieux qui président (anges protecteurs ou tutélaires), et utiles au lanou. Ainsi, la Sagesse s'imprimera à jamais dans leur cœur et l'harmonie de la loi ne sera jamais rompue.
6. Ceux qui désirent acquérir la connaissance conduisant aux siddhi (pouvoirs occultes) doivent renoncer à toutes les vanités de la vie et du monde (suit une énumération des siddhi).
7. Nul ne peut sentir de différence entre lui-même et ses compagnons d'études, ni par exemple se dire : « Je suis le plus sage » , « Je suis plus saint et plus agréable à l'instructeur, ou dans ma communauté, que mon frère » , etc...— et rester un upasaka. Il doit fixer ses pensées avant tout sur son coeur, afin d'en chasser toute pensée hostile à tout être vivant. Le coeur doit être rempli du sentiment de sa non-séparativité avec le reste des êtres, et avec tout dans la Nature, sans cela aucun succès n'est possible.
8. Seul responsable de lui-même, un lanou (disciple) doit redouter seulement l'influence vivante extérieure (les émanations magnétiques des créatures vivantes). Pour cette raison, tout en restant uni à tous dans sa nature intérieure, il doit veiller à isoler son corps extérieur de toute influence étrangère : personne d'autre que lui ne doit boire ou manger dans son bol. Il doit éviter le contact corporel (c'est-à-dire le fait de se laisser toucher, ou de toucher lui-même) des êtres humains ou des animaux.
[Aucun animal familier n'est autorisé, et il est même défendu de toucher certains arbres et certaines plantes. Un disciple doit vivre, pour ainsi dire, dans sa propre atmosphère, afin de l'individualiser pour des buts occultes.]
9. Le mental doit rester insensible à tout sauf aux vérités universelles de la nature, de peur que la « Doctrine du Cœur » ne se réduise purement et simplement à la « Doctrine de l'Œil » (le ritualisme exotérique, vide).
10. Aucune nourriture animale, quelle qu'elle soit, rien de ce qui a vie, ne doit être pris par le disciple. Il ne fera usage ni de vin, ni de spiritueux, ni d'opium, car ces produits sont semblables aux lhamayin (mauvais esprits) qui s'attachent aux imprudents, et dévorent leur entendement.
[Le vin et les spiritueux sont censés contenir et conserver le mauvais magnétisme de tous les hommes qui ont travaillé à leur fabrication ; la viande d'un animal est censée conserver les caractéristiques psychiques de son espèce.]
11. La méditation, l'abstinence en tout, le respect des devoirs moraux, les bonnes pensées, les bonnes actions et les paroles aimables, comme aussi la bonne volonté envers tous, et un oubli complet de Soi sont les moyens les plus efficaces pour obtenir la connaissance et se préparer à recevoir la sagesse supérieure.
12. C'est uniquement en observant strictement les règles précédentes, qu'un lanou peut espérer acquérir en temps voulu les siddhi des Arhats, et le développement qui l'amènera graduellement à devenir Un avec le TOUT UNIVERSEL.
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IMPORTANT POUR LES ÉTUDIANTS
Comme le prouvent quelques lettres de la Correspondance de ce mois, il existe beaucoup de personnes qui aspirent à des instructions pratiques en Occultisme. Il est donc devenu nécessaire de signaler une fois pour toutes :
a) La différence essentielle entre l'Occultisme théorique et l'Occultisme pratique, ou entre ce qui est généralement connu comme Théosophie, d'une part, et la Science Occulte, d'autre part, et
b) La nature des difficultés qu'implique l'étude de cette dernière.
Il est facile de devenir un théosophe. Toute personne de capacités intellectuelles moyennes, ayant une tendance pour les choses métaphysiques, menant une vie pure et désintéressée, qui trouve plus de joie à aider son voisin qu'à recevoir elle-même de l'aide, qui est toujours prête à sacrifier ses propres plaisirs pour le bien des autres, et qui aime la Vérité, la Bonté, la Sagesse pour elles-mêmes, et non pour le bienfait qu'elle pourrait en retirer — est un théosophe. Mais c'est tout autre chose de se mettre sur le Sentier qui conduit à la connaissance de ce qui est le bien dans l'action, et au juste discernement entre le bien et le mal ; un sentier qui conduit aussi l'homme à l'acquisition du pouvoir grâce auquel il peut faire le bien qu'il désire, souvent sans même avoir l'air de lever le petit doigt.
De plus, il y a un fait important dont l'étudiant devrait être bien averti, c'est la responsabilité énorme, presque illimitée, que l'instructeur assume pour l'élève. Depuis les Gurus de l'Orient qui enseignent ouvertement ou secrètement, jusqu'aux quelques cabalistes d'Occident qui entreprennent d'enseigner les rudiments de la Science Sacrée à leurs disciples — ces Hiérophantes occidentaux étant souvent ignorants eux-mêmes du danger qu'ils courent — tous ces « Instructeurs » sont soumis à la même loi inviolable. Dès qu'ils commencent réellement à enseigner, dès qu'ils confèrent à leur élève un pouvoir quelconque, qu'il soit psychique, mental ou physique, ils prennent sur eux tous les péchés de cet élève relatifs aux Sciences Occultes, qu'il s'agisse de péchés d'omission ou de commission, jusqu'au moment où l'initiation fait de l'élève un Maître responsable à son tour. Il existe une loi religieuse étrange et mystique, tenue en très grand respect, et observée encore dans l'Église Grecque, mais à demi oubliée dans l'Église Catholique Romaine, et absolument abolie dans l'Église Protestante. Elle date des premiers temps du christianisme et est basée sur la loi dont nous venons de parler, et dont elle était un symbole et une expression. Il s'agit du dogme de la sainteté absolue de la relation entre le parrain et la marraine d'un enfant (1). Ceux-ci prennent tacitement sur eux tous les péchés de l'enfant nouvellement baptisé, oint comme à l'initiation — un mystère vraiment ! — jusqu'au jour où l'enfant devient un être responsable, discernant le bien et le mal. Ceci explique clairement pourquoi les « Instructeurs » sont si réticents, et pourquoi les « chélas » doivent faire un stage probatoire de sept ans pour prouver leur capacité et développer les qualités nécessaires à la sécurité du Maître et de l'élève.
L'Occultisme n'est pas la magie. Il est comparativement aisé d'apprendre les tours de magie et les méthodes grâce auxquelles les forces subtiles, mais encore matérielles, de la nature physique peuvent être employées ; les pouvoirs de l'âme animale dans l'homme sont rapidement éveillés ; les forces que son amour, sa haine, sa colère peuvent faire naître, sont développées en peu de temps. Mais c'est là de la Magie noire, de la Sorcellerie. Car c'est le motif, et le motif seul, qui fait de l'exercice d'un pouvoir de la Magie noire et malfaisante, ou de la Magie blanche bienfaisante. Il est impossible d'employer des forces spirituelles, s'il subsiste la plus petite trace d'égoïsme dans l'opérateur. Car, à moins que l'intention soit tout à fait pure, le spirituel se transforme en psychique, agit sur le plan astral, et des résultats terribles peuvent en résulter. Les pouvoirs et les forces de la nature animale peuvent être employés par les égoïstes et les êtres portés à la vengeance, comme par les natures généreuses et magnanimes ; les pouvoirs et les forces de l'esprit ne s'acquièrent que par ceux qui sont de cœur parfaitement pur, et c'est la MAGIE DIVINE.
Quelles sont donc les conditions requises pour devenir un étudiant de la « Divina Sapientia » ? Car, qu'on le sache bien, aucune instruction de ce genre ne peut être donnée si ces conditions ne sont pas observées et rigoureusement suivies durant les années d'étude. C'est là une condition sine qua non. Personne ne peut nager à moins d'entrer dans l'eau profonde. Aucun oiseau ne peut voler si ses ailes n'ont pas grandi et s'il n'a pas l'espace devant lui, et le courage de se fier à l'air. Un homme qui veut manier une épée à double tranchant doit être devenu maître dans l'art des armes blanches, s'il veut éviter de se blesser lui-même — ou ce qui est pire — de blesser les autres, dès sa première tentative. Dans le but de donner une idée approximative des conditions dans lesquelles l'étude de la Sagesse Divine peut seule être entamée sans danger, c'est-à-dire sans risquer que la Magie Divine ne soit remplacée par la Magie Noire, nous extrayons une page des « règles privées » qui sont remises à tout instructeur oriental. Les quelques passages qui suivent sont choisis parmi beaucoup d'autres, et expliqués entre parenthèses.
l. L'endroit choisi pour recevoir l'instruction doit être propre à ne pas distraire l'esprit, et rempli d'objets ayant une « influence » (magnétique). Les cinq couleurs sacrées réunis en un cercle doivent s'y trouver, entre autres choses. L'endroit doit être exempt de toute influencée maligne en suspension dans l'air.
[L'endroit doit être réservé, et n'être employé pour aucun autre usage. Les « cinq couleurs sacrées » sont les couleurs du prisme arrangées d'une certaine façon, car celles-ci sont très magnétiques. Par « influences malignes », on veut dire tout trouble produit par des disputes, querelles, mauvais sentiments, etc..., car ceux-ci, dit-on, s'impriment immédiatement dans la lumière astrale, c'est-à-dire dans l'atmosphère locale et restent « en suspension dans l'air » . Cette première condition paraît assez facile à réaliser, cependant, en réfléchissant, on s'aperçoit que c'est une des plus difficiles à obtenir.]
2. Avant qu'il soit permis au disciple d'étudier « face à face » , il devra avoir acquis une connaissance préliminaire dans un groupe choisi d'autres upasaka (disciples) laïques, dont le nombre devra être impair.
[« Face à face » signifie ici une étude indépendante ou séparée des autres, lorsque le disciple reçoit son instruction face à face avec lui-même (son Soi Divin supérieur) ou avec son Guru. C'est alors seulement que chacun reçoit son dû en matière d'enseignement, selon l'usage qu'il a fait de sa connaissance. Ceci ne peut se produire que vers la fin du cycle d'instruction.]
3. Avant que tu (l'instructeur) ne puisses transmettre à ton lanou (disciple) les bonnes (saintes) paroles de LAMRIN, ou ne puisses lui permettre « de se préparer » pour Dubjed, tu veilleras à ce que son mental soit complètement purifié, et en paix avec tous, surtout avec ses autres Soi. Sans cela, les paroles de Sagesse et celles de la bonne Loi seront dispersées et emportées par le vent.
[« Lamrin » est un ouvrage d'instructions pratiques de Tson-Kha-pa, en deux parties, l'une pour l'usage ecclésiastique et exotérique, l'autre pour l'usage ésotérique. « Se préparer» pour Dubjed, consiste à apprêter les objets employés pour l'exercice de la clairvoyance, tels que les miroirs et cristaux. Les « autres Soi » constituent les compagnons d'études. À moins que l'harmonie la plus complète ne règne parmi les étudiants, aucun succès n'est possible. C'est l'instructeur qui sélectionne les étudiants selon leurs natures magnétiques et électriques, réunissant et ajustant très soigneusement les éléments positifs et négatifs.]
4. Pendant leurs études, les upasaka doivent prendre soin d'être unis comme les doigts de la main. Tu imprimeras dans leur mental l'idée que ce qui blesse l'un devrait blesser les autres, et si la joie de l'un ne trouve pas d'écho dans le coeur des autres, c'est que les conditions requises font défaut, et il est inutile de poursuivre.
[Ceci n'arrivera sans doute pas si le choix préliminaire a été fait d'accord avec les exigences magnétiques. Il est bien connu que des chélas qui, à tous les autres points de vue, donnaient beaucoup d'espoir, et étaient prêts à recevoir la vérité, durent attendre des années, par suite de leur caractère, et de l'impossibilité où ils se trouvaient de se mettre en accord avec leurs compagnons. Car]
5. Les compagnons-disciples doivent être accordés par le Guru comme les cordes d'un luth (ou vina), chacun différent des autres, mais émettant cependant des sons en harmonie avec tous. Collectivement, ils doivent être comme un clavier vibrant dans toutes ses parties, au moindre effleurement (le toucher du Maître). C'est ainsi que leur mental s'ouvrira aux harmonies de la Sagesse pour vibrer en tant que connaissance à travers chacun et tous, en produisant des effets agréables aux dieux qui président (anges protecteurs ou tutélaires), et utiles au lanou. Ainsi, la Sagesse s'imprimera à jamais dans leur cœur et l'harmonie de la loi ne sera jamais rompue.
6. Ceux qui désirent acquérir la connaissance conduisant aux siddhi (pouvoirs occultes) doivent renoncer à toutes les vanités de la vie et du monde (suit une énumération des siddhi).
7. Nul ne peut sentir de différence entre lui-même et ses compagnons d'études, ni par exemple se dire : « Je suis le plus sage » , « Je suis plus saint et plus agréable à l'instructeur, ou dans ma communauté, que mon frère » , etc...— et rester un upasaka. Il doit fixer ses pensées avant tout sur son coeur, afin d'en chasser toute pensée hostile à tout être vivant. Le coeur doit être rempli du sentiment de sa non-séparativité avec le reste des êtres, et avec tout dans la Nature, sans cela aucun succès n'est possible.
8. Seul responsable de lui-même, un lanou (disciple) doit redouter seulement l'influence vivante extérieure (les émanations magnétiques des créatures vivantes). Pour cette raison, tout en restant uni à tous dans sa nature intérieure, il doit veiller à isoler son corps extérieur de toute influence étrangère : personne d'autre que lui ne doit boire ou manger dans son bol. Il doit éviter le contact corporel (c'est-à-dire le fait de se laisser toucher, ou de toucher lui-même) des êtres humains ou des animaux.
[Aucun animal familier n'est autorisé, et il est même défendu de toucher certains arbres et certaines plantes. Un disciple doit vivre, pour ainsi dire, dans sa propre atmosphère, afin de l'individualiser pour des buts occultes.]
9. Le mental doit rester insensible à tout sauf aux vérités universelles de la nature, de peur que la « Doctrine du Cœur » ne se réduise purement et simplement à la « Doctrine de l'Œil » (le ritualisme exotérique, vide).
10. Aucune nourriture animale, quelle qu'elle soit, rien de ce qui a vie, ne doit être pris par le disciple. Il ne fera usage ni de vin, ni de spiritueux, ni d'opium, car ces produits sont semblables aux lhamayin (mauvais esprits) qui s'attachent aux imprudents, et dévorent leur entendement.
[Le vin et les spiritueux sont censés contenir et conserver le mauvais magnétisme de tous les hommes qui ont travaillé à leur fabrication ; la viande d'un animal est censée conserver les caractéristiques psychiques de son espèce.]
11. La méditation, l'abstinence en tout, le respect des devoirs moraux, les bonnes pensées, les bonnes actions et les paroles aimables, comme aussi la bonne volonté envers tous, et un oubli complet de Soi sont les moyens les plus efficaces pour obtenir la connaissance et se préparer à recevoir la sagesse supérieure.
12. C'est uniquement en observant strictement les règles précédentes, qu'un lanou peut espérer acquérir en temps voulu les siddhi des Arhats, et le développement qui l'amènera graduellement à devenir Un avec le TOUT UNIVERSEL.
Isa_vhada- 5 étoiles
- Nombre de messages : 498
Date d'inscription : 25/10/2008
Re: L'OCCULTISME PRATIQUE
Ces 12 extraits sont choisis parmi quelque 73 règles qu'il serait inutile d'énumérer car elles n'auraient aucun sens en Europe. Mais ce simple aperçu suffira pour montrer l'immensité des difficultés qui hérissent le sentier de l'aspirant upasaka, né et élevé dans les pays occidentaux (2).
Toute l'éducation occidentale, et surtout l'anglaise, est imprégnée du principe d'émulation et de lutte ; chaque élève est encouragé à apprendre plus vite que ses compagnons, à les dépasser de toute façon possible. Ce qui est appelé à tort « rivalité amicale » est soigneusement encouragé, et le même esprit est entretenu et fortifié dans chaque détail de la vie quotidienne.
Avec de telles idées inculquées en lui « par l'éducation » depuis son enfance, comment un Occidental peut-il arriver à se sentir uni à ses condisciples, « comme les doigts de la main » ? Ses compagnons n'ont pas été choisis par lui, selon sa sympathie ou son estime personnelle. Ils sont choisis par son instructeur sur des bases toutes différentes, et celui qui désire devenir un étudiant doit d'abord être assez fort pour tuer en son coeur tout sentiment d'aversion et d'antipathie envers autrui. Combien d'Occidentaux sont prêts, ne fût-ce qu'à tenter sérieusement cet effort ?
Et puis les détails de la vie journalière, la défense de toucher la main même de ceux qui nous sont les plus proches et les plus chers ! Combien ceci est contraire aux conceptions occidentales de l'affection et des bons sentiments ! Combien cela paraît froid et dur ! Et combien égoïste aussi, pourrait-on dire, de s'abstenir de donner du plaisir aux autres par égard à son propre développement. Eh bien ! que ceux qui pensent ainsi remettent à une autre vie la tentative d'entrer sur le sentier. Mais qu'ils ne se glorifient pas de leur altruisme imaginaire. Car en réalité, ils se laissent tromper par les simples apparences extérieures, par les conventions basées sur le sentimentalisme et les démonstrations amicales ou sur la prétendue courtoisie, — toutes choses de la vie irréelle — et non par les préceptes de la Vérité.
Mais en négligeant même ces difficultés qu'on pourrait considérer comme « extérieures » , bien que leur importance n'en soit pas moins considérable, comment des étudiants occidentaux pourraient-ils se mettre à l'unisson, comme cela leur est demandé ? La personnalité est devenue si forte en Europe et en Amérique qu'il n'existe pas une école d'artistes dont les membres ne se haïssent mutuellement et ne soient jaloux les uns des autres. La haine et l'envie « professionnelles » sont devenues proverbiales ; les hommes cherchent leur profit personnel à tout prix, et il n'est pas jusqu'aux soi-disant politesses de la vie qui ne soient un masque trompeur cachant ces démons de la haine et de la jalousie.
En Orient, l'esprit de « non séparativité » est inculqué dès l'enfance avec autant de persistance qu'en Occident l'esprit de rivalité. On n'y encourage pas le développement de l'ambition, des sentiments et désirs personnels. Quand le sol est naturellement bon, on le cultive en conséquence, et l'enfant devient un homme en qui l'habitude de subordonner son soi inférieur à son Soi supérieur est vivace et puissante.
En Occident, les hommes pensent que leurs sympathies et antipathies, envers les hommes et les choses, constituent les principes directeurs de leurs actions, même s'ils n'en font pas la loi de leur vie et ne cherchent pas à les imposer aux autres.
Que ceux qui se plaignent d'avoir appris peu de choses dans la Société Théosophique se pénètrent des paroles écrites dans un article du Path de février dernier : « La clef de chaque degré est l'aspirant lui-même » . Ce n'est pas « la crainte de Dieu » qui est « le commencement de la Sagesse » , mais la connaissance du soi qui est la SAGESSE-MÊME.
Combien grandiose et vraie apparaît ainsi à l'étudiant de l'Occultisme qui a commencé à comprendre quelques-unes des vérités précédentes, la réponse donnée par l'Oracle de Delphes à tous ceux qui étaient à la recherche de la Sagesse Occulte — paroles répétées et confirmées si souvent par le Sage Socrate — HOMME, CONNAIS-TOI TOI-MÊME...[/b][/color]
Toute l'éducation occidentale, et surtout l'anglaise, est imprégnée du principe d'émulation et de lutte ; chaque élève est encouragé à apprendre plus vite que ses compagnons, à les dépasser de toute façon possible. Ce qui est appelé à tort « rivalité amicale » est soigneusement encouragé, et le même esprit est entretenu et fortifié dans chaque détail de la vie quotidienne.
Avec de telles idées inculquées en lui « par l'éducation » depuis son enfance, comment un Occidental peut-il arriver à se sentir uni à ses condisciples, « comme les doigts de la main » ? Ses compagnons n'ont pas été choisis par lui, selon sa sympathie ou son estime personnelle. Ils sont choisis par son instructeur sur des bases toutes différentes, et celui qui désire devenir un étudiant doit d'abord être assez fort pour tuer en son coeur tout sentiment d'aversion et d'antipathie envers autrui. Combien d'Occidentaux sont prêts, ne fût-ce qu'à tenter sérieusement cet effort ?
Et puis les détails de la vie journalière, la défense de toucher la main même de ceux qui nous sont les plus proches et les plus chers ! Combien ceci est contraire aux conceptions occidentales de l'affection et des bons sentiments ! Combien cela paraît froid et dur ! Et combien égoïste aussi, pourrait-on dire, de s'abstenir de donner du plaisir aux autres par égard à son propre développement. Eh bien ! que ceux qui pensent ainsi remettent à une autre vie la tentative d'entrer sur le sentier. Mais qu'ils ne se glorifient pas de leur altruisme imaginaire. Car en réalité, ils se laissent tromper par les simples apparences extérieures, par les conventions basées sur le sentimentalisme et les démonstrations amicales ou sur la prétendue courtoisie, — toutes choses de la vie irréelle — et non par les préceptes de la Vérité.
Mais en négligeant même ces difficultés qu'on pourrait considérer comme « extérieures » , bien que leur importance n'en soit pas moins considérable, comment des étudiants occidentaux pourraient-ils se mettre à l'unisson, comme cela leur est demandé ? La personnalité est devenue si forte en Europe et en Amérique qu'il n'existe pas une école d'artistes dont les membres ne se haïssent mutuellement et ne soient jaloux les uns des autres. La haine et l'envie « professionnelles » sont devenues proverbiales ; les hommes cherchent leur profit personnel à tout prix, et il n'est pas jusqu'aux soi-disant politesses de la vie qui ne soient un masque trompeur cachant ces démons de la haine et de la jalousie.
En Orient, l'esprit de « non séparativité » est inculqué dès l'enfance avec autant de persistance qu'en Occident l'esprit de rivalité. On n'y encourage pas le développement de l'ambition, des sentiments et désirs personnels. Quand le sol est naturellement bon, on le cultive en conséquence, et l'enfant devient un homme en qui l'habitude de subordonner son soi inférieur à son Soi supérieur est vivace et puissante.
En Occident, les hommes pensent que leurs sympathies et antipathies, envers les hommes et les choses, constituent les principes directeurs de leurs actions, même s'ils n'en font pas la loi de leur vie et ne cherchent pas à les imposer aux autres.
Que ceux qui se plaignent d'avoir appris peu de choses dans la Société Théosophique se pénètrent des paroles écrites dans un article du Path de février dernier : « La clef de chaque degré est l'aspirant lui-même » . Ce n'est pas « la crainte de Dieu » qui est « le commencement de la Sagesse » , mais la connaissance du soi qui est la SAGESSE-MÊME.
Combien grandiose et vraie apparaît ainsi à l'étudiant de l'Occultisme qui a commencé à comprendre quelques-unes des vérités précédentes, la réponse donnée par l'Oracle de Delphes à tous ceux qui étaient à la recherche de la Sagesse Occulte — paroles répétées et confirmées si souvent par le Sage Socrate — HOMME, CONNAIS-TOI TOI-MÊME...[/b][/color]
Isa_vhada- 5 étoiles
- Nombre de messages : 498
Date d'inscription : 25/10/2008
Re: L'OCCULTISME PRATIQUE
bonjour isa ,
...et tu connaitras les dieux
cordialement
...et tu connaitras les dieux
cordialement
fraterzeus- 1 étoile
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Age : 49
Date d'inscription : 02/11/2008
Re: L'OCCULTISME PRATIQUE
...Frterzeus,
C'est tout à fait vrai, que seulement en se connaissant soi même
on connaîtra l'Univers et les Dieux , care nous sommes les alter egos de toute l'humanité...
et nous percevons en même temps cette étincelle divine qui nous unit au Créateur ...
Au fond des Mystères de Delphes brille le soleil de la Vérité-Une.
On en trouve les rayons épars dans les philosophies et les religions ...
Isa
C'est tout à fait vrai, que seulement en se connaissant soi même
on connaîtra l'Univers et les Dieux , care nous sommes les alter egos de toute l'humanité...
et nous percevons en même temps cette étincelle divine qui nous unit au Créateur ...
Au fond des Mystères de Delphes brille le soleil de la Vérité-Une.
On en trouve les rayons épars dans les philosophies et les religions ...
Isa
Ananda_Isa- 5 étoiles
- Nombre de messages : 130
Date d'inscription : 10/11/2008
Re: L'OCCULTISME PRATIQUE
Isa,
Magnifique plume, sublime. Pour surenchérir tes propos, je dirai que de nos jours, les mythes modernes nous font croire que c'est tout et tout de suite, que tout s'obtient presque sans efforts. Or, tout chemin se fait avec de la patience, de la persévérance et de l'amour, trois ingrédients inséparables. L'initiation est un processus par lequel nous mourrons à nous-mêmes, à certains aspects et nous renaissons sous une nouvelle forme, porté par une force transformatrice. Cependant, une fois l'initiation acquise elle ne se termine, elle dure toute la vie et même au-delà de la vie. L'initiation ne peut se faire que dans la durée. Donc oui la vraie initiation ne se fait pas dans la précipitation.
Merci pour tes textes intéressants, nourrissants et profonds.
Jérôme, tout le meilleur, la vraie initiation passe par l'amour inconditionnel. S'ouvrir et abandonner patiemment ses peurs.
Magnifique plume, sublime. Pour surenchérir tes propos, je dirai que de nos jours, les mythes modernes nous font croire que c'est tout et tout de suite, que tout s'obtient presque sans efforts. Or, tout chemin se fait avec de la patience, de la persévérance et de l'amour, trois ingrédients inséparables. L'initiation est un processus par lequel nous mourrons à nous-mêmes, à certains aspects et nous renaissons sous une nouvelle forme, porté par une force transformatrice. Cependant, une fois l'initiation acquise elle ne se termine, elle dure toute la vie et même au-delà de la vie. L'initiation ne peut se faire que dans la durée. Donc oui la vraie initiation ne se fait pas dans la précipitation.
Merci pour tes textes intéressants, nourrissants et profonds.
Jérôme, tout le meilleur, la vraie initiation passe par l'amour inconditionnel. S'ouvrir et abandonner patiemment ses peurs.
jeromelecerf- 0 étoile
- Nombre de messages : 3
Date d'inscription : 14/11/2009
Re: L'OCCULTISME PRATIQUE
"Pour naître il faut détruire un monde" disait Herman Hesse
Isa
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Isa_vhada- 5 étoiles
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Date d'inscription : 25/10/2008
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