Légende d'Alsace
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Légende d'Alsace
La Fée du lac de Fischboedle
Il était une fois une jolie fille, prénommée Blanche, dont la naissance avait eu lieu un dimanche dans la ferme du Wormspel, près du terrible Frankenthal. Or, tout enfant né un jour du Seigneur reçoit l’assistance, toute sa vie durant, des bonnes fées et des petits nains retirés loin des hommes, dans les grottes du Hohneck.
Trois fées s’inclinant tour à tour devant l’heureuse maman déposèrent leurs présents aux pieds de l’enfant.
" Pour toi voici la beauté, chère à toute femme au monde " dit la première. Et l’enfant devint beau comme un angelot.
" Pour toi, Blanche jolie, voici la fortune, la richesse sans laquelle l’on ne peut jouir pleinement de la vie et pour laquelle tant de gens se battent, luttent, espèrent, commettent le bien et surtout le mal " dit la seconde fée.
La troisième fée était en larmes. Elle sanglotait tant et si bien que les parents de l’enfant s’en émurent et la questionnèrent.
" Je suis la fée des larmes. J’apporte les larmes à cette fillette, avec le don de .. ". Elle n’eut pas achevé de parler, que le père, épouvanté, l’éconduit fermement. Nul ne devait s’aviser de faire pleurer l’enfant.
Blanche grandit donc en âge, en taille, autant qu’en esprit et en beauté. Jeune fille parfaite, elle était devenue belle à ravir, et son élégance était d’une exquise féminité.
En outre, Blanche était riche, pouvant donc prétendre à la main d’un damoiseau du plus haut lignage.
Elle aurait dû être la plus heureuse des femmes. Or, elle restait invariablement froide d’abords, distante, un peu comme ravissante sculpture manquant d’expression humaine.
Mais sa merveilleuse beauté alliée à sa délicieuse élégance, la fit aimer d’un chevalier de Grisberg.
Amoureux fou, tout ébloui par la demoiselle, il demanda et obtint sa main, puis l’épousa au comble du bonheur. Blanche était maintenant non seulement belle et riche, mais noble de surcroît.
Pourtant, la jeune femme n’était pas heureuse. Elle restait indifférente, froide, inexpressive, ne sachant extérioriser ses sentiments.
Au point que son jeune et ardent amoureux, bientôt lassé d’elle, s’en fut fôlatrer près de quelques belles amies.
Blanche eut conscience du drame de son époux et de sa propre infortune. Désespérée, la jeune femme s’en fut errer une nuit de malheur près du lac de Fischboedle, bien décidée à y mettre fin à ses jours. Au bord de l’eau sombre, une femme l’attendait, suprêmement belle, impalpable, merveilleusement élégante, lui souriant.
" Ecoute-moi, Blanche ! Je suis la fée des larmes. Je connais le sort d’insensibilité attaché à ta vie.
Tu es malheureuse parce que aucune larme n’a jamais coulé de tes beaux yeux verts. Les larmes sont un bienfait du ciel, elles sont l’exutoire de l’âme, le soulagement du cœur, car l’on pleure aussi bien de joie que de peine ! Reçois donc enfin, Blanche, le 3e don que je te destinais au jour de ton baptême : le don des larmes. Sois heureuse ! "
Ce faisant, recueillant un peu d’eau du lac au creux d’une main, la fée effleura les yeux de la jeune femme, puis disparut. Pendant tout le chemin de retour, Blanche sentait une grandeur douceur l’envahir, la submerger.
Elle ressentait l’impérieux besoin d’exprimer une émotion inconnue, et tout à coup, elle eut envie de pleurer. Pour la première fois de sa vie, les larmes coulèrent de ses yeux. Chacune d’elles se transformait aussitôt en perle.
La fée des larmes, qui l’avait suivie, lui dit encore : " Recueille ces perles et assemble-les en collier autour de ton cou. Elles seront le cage de ton nouveau bonheur ".
Rentrée au château de Grisberg, la jeune épouse encore toute émue, prit place sur la banquette de pierre d’une fenêtre, attendant son mari, parti à la chasse.
Quand il fut de retour, le jeune chevalier s’en vint le visage dur, amer, d’avance déçu, il frappa à la porte de la chambre des dames, l’ouvrit.
Blanche s’avançait vers lui, légère, les bras tendus, le visage empreint de douceur et d’émotion, pleurant à chaudes larmes ! Le charme, l’amour tendre et tous les sentiments rayonnaient de ses yeux pleins de douceur, tandis que ses lèvres frémissantes murmuraient le nom de l’aimé !
Emerveillé, heureux, il la prit dans ses bras, la serra contre lui, la berça et la caressa, baisa ses lèvres, puis l’emporta au creux de son alcôve... Il découvrait enfin le vrai cœur de sa Blanche, ainsi que son secret !
Ils s’aimèrent follement, eurent beaucoup d’enfants, et vécurent heureux toute leur vie.
Lu pour vous dans :
" Au rendez-vous de la Légende Alsacienne, 64 légendes, du moyen âge à nos jours " par Armand Durlewanger aux éditions S.A.E.P.
Il était une fois une jolie fille, prénommée Blanche, dont la naissance avait eu lieu un dimanche dans la ferme du Wormspel, près du terrible Frankenthal. Or, tout enfant né un jour du Seigneur reçoit l’assistance, toute sa vie durant, des bonnes fées et des petits nains retirés loin des hommes, dans les grottes du Hohneck.
Trois fées s’inclinant tour à tour devant l’heureuse maman déposèrent leurs présents aux pieds de l’enfant.
" Pour toi voici la beauté, chère à toute femme au monde " dit la première. Et l’enfant devint beau comme un angelot.
" Pour toi, Blanche jolie, voici la fortune, la richesse sans laquelle l’on ne peut jouir pleinement de la vie et pour laquelle tant de gens se battent, luttent, espèrent, commettent le bien et surtout le mal " dit la seconde fée.
La troisième fée était en larmes. Elle sanglotait tant et si bien que les parents de l’enfant s’en émurent et la questionnèrent.
" Je suis la fée des larmes. J’apporte les larmes à cette fillette, avec le don de .. ". Elle n’eut pas achevé de parler, que le père, épouvanté, l’éconduit fermement. Nul ne devait s’aviser de faire pleurer l’enfant.
Blanche grandit donc en âge, en taille, autant qu’en esprit et en beauté. Jeune fille parfaite, elle était devenue belle à ravir, et son élégance était d’une exquise féminité.
En outre, Blanche était riche, pouvant donc prétendre à la main d’un damoiseau du plus haut lignage.
Elle aurait dû être la plus heureuse des femmes. Or, elle restait invariablement froide d’abords, distante, un peu comme ravissante sculpture manquant d’expression humaine.
Mais sa merveilleuse beauté alliée à sa délicieuse élégance, la fit aimer d’un chevalier de Grisberg.
Amoureux fou, tout ébloui par la demoiselle, il demanda et obtint sa main, puis l’épousa au comble du bonheur. Blanche était maintenant non seulement belle et riche, mais noble de surcroît.
Pourtant, la jeune femme n’était pas heureuse. Elle restait indifférente, froide, inexpressive, ne sachant extérioriser ses sentiments.
Au point que son jeune et ardent amoureux, bientôt lassé d’elle, s’en fut fôlatrer près de quelques belles amies.
Blanche eut conscience du drame de son époux et de sa propre infortune. Désespérée, la jeune femme s’en fut errer une nuit de malheur près du lac de Fischboedle, bien décidée à y mettre fin à ses jours. Au bord de l’eau sombre, une femme l’attendait, suprêmement belle, impalpable, merveilleusement élégante, lui souriant.
" Ecoute-moi, Blanche ! Je suis la fée des larmes. Je connais le sort d’insensibilité attaché à ta vie.
Tu es malheureuse parce que aucune larme n’a jamais coulé de tes beaux yeux verts. Les larmes sont un bienfait du ciel, elles sont l’exutoire de l’âme, le soulagement du cœur, car l’on pleure aussi bien de joie que de peine ! Reçois donc enfin, Blanche, le 3e don que je te destinais au jour de ton baptême : le don des larmes. Sois heureuse ! "
Ce faisant, recueillant un peu d’eau du lac au creux d’une main, la fée effleura les yeux de la jeune femme, puis disparut. Pendant tout le chemin de retour, Blanche sentait une grandeur douceur l’envahir, la submerger.
Elle ressentait l’impérieux besoin d’exprimer une émotion inconnue, et tout à coup, elle eut envie de pleurer. Pour la première fois de sa vie, les larmes coulèrent de ses yeux. Chacune d’elles se transformait aussitôt en perle.
La fée des larmes, qui l’avait suivie, lui dit encore : " Recueille ces perles et assemble-les en collier autour de ton cou. Elles seront le cage de ton nouveau bonheur ".
Rentrée au château de Grisberg, la jeune épouse encore toute émue, prit place sur la banquette de pierre d’une fenêtre, attendant son mari, parti à la chasse.
Quand il fut de retour, le jeune chevalier s’en vint le visage dur, amer, d’avance déçu, il frappa à la porte de la chambre des dames, l’ouvrit.
Blanche s’avançait vers lui, légère, les bras tendus, le visage empreint de douceur et d’émotion, pleurant à chaudes larmes ! Le charme, l’amour tendre et tous les sentiments rayonnaient de ses yeux pleins de douceur, tandis que ses lèvres frémissantes murmuraient le nom de l’aimé !
Emerveillé, heureux, il la prit dans ses bras, la serra contre lui, la berça et la caressa, baisa ses lèvres, puis l’emporta au creux de son alcôve... Il découvrait enfin le vrai cœur de sa Blanche, ainsi que son secret !
Ils s’aimèrent follement, eurent beaucoup d’enfants, et vécurent heureux toute leur vie.
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Isa_vhada- 5 étoiles
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Date d'inscription : 25/10/2008
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